🇩🇰🚲 Copenhague : Les déplacements en vélo

Tous considérés au croisement des flux

William Aucant

5/25/20232 min read

Le Danemark a acquis une grande notoriété en ce qui concerne les déplacements en vélo. Dans la ville de Copenhague, 45% des trajets urbains entre l’école, le travail et la maison s’effectuent aujourd’hui en vélo. Ce mode de transport est devenu une véritable culture, voire un mode de vie. Le phénomène a pris tellement d’ampleur que la ville a dû prendre des mesures pour assurer la sécurité des usagers. Ce faisant, elle encourage cette pratique tout en faisant de la pédagogie sur le sujet.

Dans un premier temps, plusieurs voies de circulations et des stationnements automobiles ont laissé leur place aux pistes cyclables. Leurs emprises ont doublé en largeur permettant une circulation à deux vitesses pour les vélos : la rapide et la lente. En effet, sur certaines portions de voie cyclable, notamment sur celles qui relient les deux côtés de la ville, il peut y avoir plus de 20.000 cyclistes par jour. Il est nécessaire qu’à ces endroits, la chaussée prévue pour les vélos soit large afin de permettre à chacun de circuler à sa convenance. Il n’est même pas rare de voir des bouchons de vélos aux feux tricolores à ces passages très fréquentés.

Dans les lieux plus simples, comme aux croisements entre deux rues, le cycliste est pris en compte. Sur la chaussée, la piste cyclable est légèrement en avant par rapport à la voiture et le feu de circulation passe au vert six secondes en avance pour le cycliste. Cette bienveillance permet à celui-ci d’effectuer le virage à gauche directement sans qu’il ait besoin de traverser en deux temps. D’autre part, il existe au sol un marquage de couleur bleu de la largeur de la piste lequel accompagne visuellement le trajet du vélo rendant plus vigilant l’automobiliste qui suit.

Un laboratoire de recherche et consultant en urbanisme Copenhagenize a créé des outils très simples pour analyser les “lignes de désirs” à partir d’observations aux intersections de Copenhague. Ils en sont venus à la conclusion qu’avec 20.000 cyclistes, il y avait trente et un comportements différents, ce qui leur a permis de proposer une organisation différente de l’intersection.

C’est par la prise en compte du cycliste à ces croisements que le déplacement en vélo devient facile. Dans les lieux congestionnés, la distinction entre les modes de transport doit être franchement marquée. Dans les lieux où la circulation est plus douce, l’espace peut être partagé sans avoir recours à des dispositifs lourds. Copenhague a prouvé qu’en utilisant l’espace et les signalisations déjà existants, il est possible d’accroître la sécurité de tous sur la route et ce, de manière accrue.

“L’amélioration des conditions de pratique du vélo a engendré une nouvelle culture cycliste. Enfants, personnes âgées, gens d’affaires, étudiants, parents avec de jeunes enfants, maires, membres de la famille royale... tout ce beau monde se déplace en vélo. La bicyclette est devenue le moyen de transport par excellence. Plus rapide et moins coûteuse que les autres modes, elle est aussi bénéfique pour l’environnement et la santé.” précise Jan Gehl.